Le projet de chalets pour SDF en insertion est prêt

Publié le par donquichotte14

Le permis de construire est déposé depuis un mois. Le « Village de l'espoir » sera fixé sur un terrain de la zone d'activités de la Cotonnière, à l'extrémité nord du quartier du Chemin-Vert.

Qu'entend-on par « Village de l'espoir » ?

L'idée : créer des villages pour les sans-abri, sorte de passerelle entre la rue et le logement. Le premier projet de ce style a été baptisé « Village de l'espoir » à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), en mars 2007. Une trentaine de mobile-homes existe pour servir de relais vers un logement pérenne, via un accompagnement social. Le dernier projet du genre, « Le Hameau de l'espoir », a été inauguré le 16 mars, à Serris (Seine-et-Marne) : 17 chalets préfabriqués en bois.

Comment est né ce projet, à Caen ?

Deux projets de réinsertion des SDF étaient en balance à Caen, en mai-juin 2008. L'État, via la Direction départementale des affaires sanitaires et sociales (Ddass), n'en finançait qu'un dans le cadre du Parsa, Plan d'action renforcé en direction des personnes sans abri, privilégiant des « solutions nouvelles d'hébergement et de logements ». La Ddass a choisi le projet « atypique et innovant »« Livraison le 1er novembre 2009 », d'Adoma, ex-Sonacotra, imaginé pour 50 personnes sans-abri, avec, pour moitié, des logements sous forme de chalets fixes en bois. Le ministère l'a validé en octobre. assure Romain Marot, directeur d'Adoma-Caen.

Que trouvera-t-on au coeur de ce « Village de l'espoir » ?

Il sera divisé en deux parties « non cloisonnées ». Un bâtiment collectif, « centre d'urgence », comptera 22 chambres individuelles. Le « Village de l'espoir » proprement dit, lui, proposera 28 places réparties dans 14 chalets mitoyens. Soit sept constructions réalisées « avec du bois naturel, qui donnera quelque chose de chaleureux et de confortable. Rien à voir avec du loisir léger comme dans un camping ; ce sera fait pour durer au minimum quinze ans », précise l'architecte caennais, Michel Tonnelier, qui a dessiné l'ensemble. Un chalet et quatre chambres seront accessibles aux personnes handicapées. Des chenils et un extérieur arboré sont prévus.

Qui cible le « centre d'urgence » ?

« Des commissions d'admission auront lieu chaque jour » pour accueillir les grands marginaux. Ce « centre d'urgence » servira pour l'hébergement, la distribution des repas et les animations. Il fonctionnera 24 heures sur 24. C'est là la différence avec le Cap'Horn (38 places) et la Charité (18 places), ouverts uniquement la nuit.

Quel est le rôle des chalets, sortes de petits pavillons ?

Le directeur d'Adoma parle d'un « centre de stabilisation ». Il s'adressera à des femmes et des hommes, en voie de réinsertion. « On va mettre le paquet pour les accompagner. » La superficie des 14 chalets est d'« environ 40 m2 », avec parties communes et chambres individuelles. « Nous avons voulu casser l'image du dortoir, un frein pour faire sortir les sans-abri de la rue ». Objectif : « Créer des passerelles avec tous les acteurs du logement... Sans fluidité, cela ne fonctionnera pas. »

Où ce projet sortira-t-il de terre ?

« Le projet était validé, mais nous avions des difficultés à trouver un terrain. » En octobre, l'action des Enfants de Don Quichotte a sans doute fait avancer les choses. « Un simple coup de fil » du préfet, Christian Leyrit et le problème était résolu. Un propriétaire a finalement accepté de vendre son terrain à Adoma : 7 000 m2, rue de la Cotonnière, à l'extrémité nord du Chemin-Vert, près du périphérique. Évidemment, comme lieu de vie, il y a mieux : le site, certes à l'abri des regards, se trouve dans une zone d'activités assez isolée. Dans les années 50, ce site abritait, paraît-il, des baraquements pour des ouvriers qui ont reconstruit Caen.

Nathalie HAMON.
Ouest-France

publication : Ouest France

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